Des canons sous des fleurs

La conception de Yury Boukoff, sobre, virile, haute en couleur, fidèle et imaginative, me restituait l’idée que je me faisais de Chopin, pareil au porte-parole génial d’une nation assassinée. Impossible d’être plus grand virtuose et plus scrupuleux exégète. Quand il paraît sur la scène, on croirait qu’il va enlever le piano à bras tendus. Mais cette même main de colosse vous délivre des nuances d’un raffinement inouï. « Des canons sous des fleurs » disait Schumann : c’est aussi la devise de Boukoff.

Le Figaro (Clarendon)

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